En 2009, j’eus en main environ 75 ouvrages provenant de cette bibliothèque ; 70 ont donné lieu à un « Mini-Catalogue », d’où est issue la petite statistique ci-dessous :
Tous les volumes ne sont pas en reliure du XIX° : certains ouvrages des XVI°-XVIII° siècles sont en reliure d’époque (veau, basane, vélin) ; enfin il y a des exemplaires brochés. 20 titres ne possèdent pas d’ex-libris ; l’ex-libris que vous montrez (voir le billet du Bibliomane moderne du 10 septembre 2009) est absolument identique au mien… sauf un, sorte de négatif, tiré en blanc sur fond noir, collé sur un petit Elsevier (photo P000074). [NDLR : j'ai eu également un exemplaire avec cet ex libris sur fond noir, inversé par rapport à l'autre].
Quelques exemplaires possèdent un découpage collé issu du catalogue de la Librairie Claudin, daté à la plume (1893) ; en particulier, on le trouve sur les Pensées de Simon Morin (1647), relié par Niédrée (photos P000075 et 76). Précieux indice qui montre qu’il y eut successivement deux marquis de Gaillon :
Isidore de VION de GAILLON(1843-1892), d’abord vicomte de Gaillon, puis, très certainement, marquis de Gaillon après le décès de son père, Anne-Charles de VION de GAILLON (1783- 1858), transmettra à son fils Pierre de VION de GAILLON (1865-1848) sa passion pour les livres ; celui-ci deviendra marquis de Gaillon en 1892.
Cette vieille famille du Vexin français était originaire de Bourgogne ; parmi leurs lointains cousins, se trouve le poète Charles VION DALIBRAY(1600-1654), dont le bisaïeul Pierre de Vion, seigneur d’Oinville aurait été « Prestre Curé » … et aurait légitimé ses quatre enfants en 1552 ; ce Pierre était fils cadet de Jean 1 de Vion, ancêtre direct des Vion de Gaillon (*).
La sœur de Pierre, le bibliophile, épousa Martial de ROFFIGNAC, famille originaire du Limousin, apparentée aux Saint-Exupéry (**).
Les armes de la famille portent « trois aiglettes en vol », ou, mieux « de gueules à trois aigles d’azur aux ailes éployées posées 2 et 1 et regardant à dextre » (***)
(*) Geneanet
(**) Dans la bibliothèque familiale, se trouvait la rare et anonyme Notice généalogique sur la famille de Saint-Exupéry (P., Jouaust, 1878), exemplaire, enrichi de nombreuses annotations et corrections manuscrites (de l’auteur ? du marquis ?) qui nous montre deux mariages, l’un au XIV° siècle, l’autre en 1578, entre Roffignac et Saint-Exupéry.
(***) www.montferre.com
Photos :
P1000074 - ex-libris anthracite sur MICANZIO ( Frère Fulgence ) : La vie du Père Paul de L’ Ordre des Serviteurs de la Vierge et Théologien de la Serenissime Republique de Venise. Traduitte de l’Italien par F.G.C.A.P.D.B. [François GRAVEROL Conseiller au Parlement de Bordeaux]. Leyde, Chez Jean Elzevier, 1661. Petit in-12, sans faux-titre, (12) ff.[ dont le titre]-391-(3)[catalogue]pp., basane racinée fauve, dos à nerfs orné de caissons dorés, pièce de titre bordeaux , tranches rouges (reliure un peu postérieure ; restauration à un mors; épidermures teintées sur les plats; travail de vers , en « coup d’épingle », dans un coin , au début , rares taches, une déchirure sans manque ; néanmoins assez bel exemplaire). Edition originale de la traduction française de la Vita del Padre Paolo… (Leida, [ Vander Marse ],1646 ) de Fra Fulgencio , traduite par François GRAVEROL ( Nîmes ,1644 - ?, 1694 ) selon Quérard (Supercheries littéraires, II, 37) : il semble, d’après Willems, que Graverol ne fut jamais Conseiller au Parlement de Bordeaux ; si c’est bien ce Nîmois , il était bien jeune en 1661. Michaud conteste la paternité de cette traduction. Paolo SARPI , dit le Père Paul ( Venise, 1552 -1623) fut un théologien de grand renom, histo-rien du Concile de Trente, ami de Galilée, versé dans les disciplines scientifiques : certains ont affirmé qu’il avait découvert la circulation du sang ; Stendhal louera ses qualités. Son bio-graphe, Fulgence MICANZIO (1570-1654) fut son collaborateur et son ami ; il lui succèdera comme conseiller spirituel près la Sérénissime République. Voir la longue description de Willems (876) qui montre comment ce petit livre est une curiosité typographique : il est sorti de deux imprimeries différentes , celle de Philippe de Croy et celle de Jean Elzevier (pour une petite partie) ; cette édition est plus belle que celle de 1663.
P100075 et 76– collage et reliure sur le rarissime ouvrage de MORIN ( Simon ) : Pensées (…) Sans lieu ni nom d’Editeur, 1647. Très petit in-4, sans faux-titre, 175pp. [pour 176, détail qui a échappé à pas mal de monde : la p. 174 est redoublée…, titre compris dans la pagination ], demi veau glacé ocre, dos à nerfs ornés au pointillé doré, encadrés de doubles filets dorés que l’ on retrouve en tête et en pied , pièce de titre noire ( Niédrée ) ( sobre et élégante reliure de la fin du XIX° siècle ; petits manques aux mors ). Imprimé sur un papier vergé de mauvaise qualité, avec les particularités suivantes : on compte 33 lignes par page pleine, à l’exception du dernier cahier, « Y » (pp. 169 et suivantes ) : 37 lignes par page, et même 44 pour la dernière ( Errata, imprimé en caractères très petits : soixante fautes répertoriées, et pour les autres fautes et ponctuations le Lecteur les suppléra s’il lui plaist ); dans cet exemplaire, elles ne sont pas corrigées. Par ailleurs, outre une qualité d’impression assez mauvaise, défauts au cahier « I »: en tête des pp. 65 et 72 (titre courant et une ou deux lignes) ne sont pas imprimés ; en bas des pages 68 et 69, perte de quelques mots. Erreurs de numérotation de pages, surtout pp. 175 (174) et 176 (175) … A la suite : Arrest de la Cour du Parlement. Rendu à l’encontre de Simon Morin (…)portant condam-nation (…) d’estre brulé vif (…) ensemble la condamnation de ses complices. Paris, Louis Barbote, 1663. Sans faux-titre, 7[ dont le titre]- (1) pp.
R.G.